Dans un article récemment publié sur son site, l’institution monétaire rappelle les origines de la première crise systémique de l’Histoire et comment elle a été combattue.
La crise de 1929 est considérée comme la plus grave crise financière. À juste titre selon la Banque de France (BDF) qui a consacré un article sur le sujet, publié le 12 septembre 2025 sur son site Internet. Pour monter l’ampleur de cet évènement historique, une infographie insérée dans l’article de la BDF met en avant les principaux chiffres de cette crise, partie des États-Unis, qui fut d’abord boursière, puis bancaire, économique et, enfin, sociale, avant de s’étendre à l’ensemble de la planète : les cours à la Bourse de New York se sont effondrés de 40 % au 1er trimestre 1929, la production industrielle américaine a plongé de 30 % entre 1929 et 1932 et le nombre de chômeurs dans les pays industrialisés est passé de 6 millions en 1928 à 35 millions en 1935.
Cette crise trouve son origine dans un krach boursier à Wall Street, c’est-à-dire une chute brutale des valeurs provoquée par une vente massive de titres. Le point d’orgue a été atteint le jeudi 24 octobre 1929 et le mardi 29 octobre 1929, où respectivement 13 millions et 16 millions d’actions ont été cédés dans la journée. On parle d’ailleurs de Black Thursday (« jeudi noir », en français) et de Black Tuesday (« mardi noir »). De l’aveu même de la Banque de France, les raisons de cette forte baisse des valeurs boursières ne sont pas très claires. En revanche, une chose est sûre : la spéculation boursière a été facilitée par la pratique de l’achat d’actions à crédit. Il arrivait que ces prêts soient remboursés à 90 % par les plus-values issues de la vente des titres.
Retrait des capitaux américains
En cas de moins-values importantes, l’investisseur se voyait donc contraint de céder rapidement ses actions pour honorer son emprunt. Effectuées dans l’urgence, ces ventes ne se faisaient pas à bon prix, ce qui tirait les cours davantage vers le bas, alimentant ainsi la spirale baissière. Au point que les boursicoteurs ont fini par être obligés de puiser dans leur compte bancaire. Ces retraits ont entraîné la faillite des banques régionales américaines, déjà fragilisées. Ces défauts ont créé un « bank run » (« une ruée sur les guichets ») : les Américains, n’ayant plus confiance dans la solidité de leur établissement bancaire, vident leurs comptes. Ce qui provoque une vague de faillites bancaires.
« La crise se propage en Europe avec l’arrêt des financements levés sur le marché de New York, puis le retrait des capitaux américains », explique la Banque de France. Une banque autrichienne commence par faire faillite, suivie d’une banque allemande, avant de se propager au Royaume-Uni et ensuite à toute l’Europe. Les Américains ne consomment plus, ce qui amènent les entreprises à licencier. Le chômage fait exploser la pauvreté : c’est la Grande Dépression. Cette crise profonde va trouver une issue grâce au « New Deal », une politique économique interventionniste menée sous l’impulsion du président démocrate Theodore Roosevelt.
Restructuration et régulation des marchés financiers
Elle se traduit par un soutien fort à l’agriculture américaine, pénalisée par une crise de surproduction liée à de bonnes récoltes et au retour de l’URSS sur le marché du blé. Le New Deal instaure également un programme de grands travaux (barrages, ponts…), financés par l’État fédéral par le biais de la dette (déficits) et créateur d’emplois. Dans le domaine financier, le secteur bancaire est restructuré, le rôle de la banque centrale (la Fed) est renforcé et un régulateur des marchés boursiers (la SEC) est créé. Sur le plan social, une assurance chômage et une retraite pour les plus démunis sont mises en place. La crise économique finira par être totalement résorbée grâce à l’augmentation de la production industrielle à la suite de l’entrée des États-Unis dans la Seconde guerre mondiale.
La crise de 1929 a mis en évidence « les difficultés qu’engendre l’absence de coordination, illustrant ainsi le fait que, sans une réponse commune de régulation fondée sur une articulation cohérente des politiques monétaires, budgétaires et commerciales, les effets d’une crise systémique risquent d’être exacerbés et plus difficiles à contenir », résume la Banque de France.
Source : https://www.banque-france.fr/fr/actualites/la-crise-de-1929