Dans une note d'information récemment mise en ligne, la Banque de France explique en quoi consiste la créance d'un pays. 

Ce sont deux mots qui sont répétés en boucle ces derniers mois. Au point que certains évoquent aujourd’hui une possible mise sous tutelle financière de notre pays par l’Union européenne (UE), voire par le Fonds monétaire international (FMI), comme ce fut le cas pour la Grèce en 2010. 

La dette publique fait ainsi régulièrement la « Une » des médias. Pas sûr, pour autant, que ce concept soit compris par nos compatriotes. C’est pour cette raison que la Banque de France (BDF) a publié, le 11 juin 2025, une note d’information sur le sujet sur son site Internet.  

Faire face aux dépenses publiques 

Pour financer les missions régaliennes de l’État (police, justice, armées), les services publics (écoles, hôpitaux, bibliothèques...), les infrastructures (routes, ponts, ports, aéroports…) et le système de protection sociale (assurance maladie, allocations familiales, retraites…), les administrations, les villes, les départements, les régions et la Sécurité sociale collectent des impôts, des taxes, des cotisations et contributions sociales, qui constituent les prélèvements obligatoires. Si ces recettes ne sont pas suffisantes, les organismes publics empruntent sur les marchés financiers. 

Ce sont ces créances cumulées au fil des ans qui forment la dette publique. « La gestion de la dette d’un pays n’est pas comparable à celle d’un ménage ou d’une entreprise : un État a une durée de vie a priori infinie et n’a pas vocation à dégager des profits », souligne la BDF. Outre son montant, plusieurs éléments entrent en jeu pour apprécier le niveau de la dette publique et ses conséquences : son coût (qui dépend des taux d’intérêt), son évolution (à la hausse ou à la baisse), la capacité du pays à lever l’impôt, la qualité de la dépense publique et le rythme de croissance de l’économie. 

Un seuil de non-soutenabilité très variable 

Si le taux d’intérêt est supérieur au taux de croissance du produit intérieur brut (PIB), la part de la dette publique par rapport au PIB - qui correspond à la richesse nationale - augmente. À l’inverse, si le taux d’intérêt auquel le pays emprunte est inférieur à sa croissance économique, la part de la dette dans le PIB se stabilise, voire recule. Avec 3 305 milliards d’euros au 31 décembre 2024, la dette publique de la France représente 113 % de son PIB (contre 87,4 % en moyenne de la zone euro). 

Le seuil de non-soutenabilité des finances publiques, c’est-à-dire le niveau d’endettement à partir duquel un État n’est plus en capacité de financer ses dépenses, varie d’un pays à un autre. La Banque de France cite les États-Unis et le Japon, où la dette publique se situe respectivement à 123 % et à 249,7 % du PIB, qui sont jugés comme des pays solvables, alors que la Grèce était considérée en situation de quasi-faillite avec une dette publique de 146 % du PIB. « Cette diversité de situations montre que la soutenabilité de la dette dépend d’un ensemble de facteurs et d’abord de la situation économique d’un pays, ainsi que de la qualité de ses dépenses publiques », conclut la BDF. 

Source : https://www.banque-france.fr/fr/publications-et-statistiques/publications/la-dette-publique 

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