Les femmes et leur capacité d’épargne
Afin de se constituer une épargne, il faut tout d’abord estimer le montant que l’on peut mettre de côté. Pour cela, il faut connaître ses revenus et ses dépenses, et faire la différence pour voir ce qu’il reste à la fin du mois.
Lorsque les finances personnelles sont constamment dans le rouge, cela reflète souvent des dépenses supérieures aux revenus. Identifier les postes d'économies possibles devient essentiel pour sortir du découvert, éviter les frais bancaires élevés et regagner une marge financière. Dans un contexte de couple, cette situation peut indiquer un déséquilibre dans la répartition des charges, avec l'une des parties assumant des dépenses disproportionnées par rapport à ses revenus ou en comparaison à celles de son partenaire.
Lorsque l’on vit à deux, le mieux est de mensualiser un maximum de factures (eau, électricité, gaz, Internet, assurance habitation…) pour connaître le montant mensuel de chacun des coûts fixes. Une fois ces montant additionnés, la charge globale est partagée en fonction des revenus de chacun des membres du couple. Par exemple, si Monsieur gagne 20 % de plus que Madame, il paiera 70 % des factures et elle, 30 %.
Il suffit ensuite au couple d’ouvrir un compte bancaire joint. Chaque conjoint met en place en début de mois un virement automatique de son compte personnel vers le compte joint du montant de sa part aux charges du ménage. Les factures sont prélevées sur le compte commun.
La même mécanique s’applique aux femmes célibataires à la différence qu’elles n’ont pas, bien sûr, besoin d’ouvrir un compte joint puisqu’elles sont seules à financer 100 % des charges. Grâce à ce procédé, on a une idée de ce que l’on peut dépenser, tous les mois, pour l’alimentaire et l’habillement. Il ne faut pas oublier non plus les loisirs (cinéma, théâtre, restaurants…).
Une fois toutes les dépenses soustraites, on sait ce qu’il va rester chaque mois sur son compte en banque. Et on connaît ainsi sa capacité d’épargne, c’est-à-dire la part des revenus que l’on peut épargner tous les mois.
La protection de l’épargne des femmes
S’il est crucial pour une femme d’épargner, il faut qu’elle soit assurée de pouvoir disposer de ce matelas financier. C’est pourquoi les femmes doivent souscrire des placements à leur nom et ne pas compter sur les seuls investissements réalisés par leur conjoint. Elles doivent les alimenter via leur compte bancaire personnel et non par le biais du compte joint. Sinon, le conjoint pourra en réclamer une part en cas de séparation.
En l’absence de contrat de mariage devant notaire, le régime matrimonial appliqué par défaut est celui de la communauté universelle réduite aux acquêts. Cela signifie que tous les biens acquis pendant le mariage, sauf ceux issus d’une donation ou d’un héritage, sont considérés comme communs au couple. Au divorce, ils sont partagés à parts égales, y compris les placements au nom d’un des conjoints et alimentés uniquement par son compte en banque personnel.
Pour éviter les mauvaises surprises, il peut être plus simple de se marier sous le régime de la séparation des biens. L’épargne constituée par Madame durant le mariage ne sera alors pas partagée avec Monsieur en cas de divorce.
Les femmes et les bonnes pratiques de l’épargne
Il existe des règles pour bien épargner qui sont valables aussi pour les hommes que pour les femmes. Celles-ci ont ainsi intérêt à mettre de l’argent de côté le plus tôt possible. Comme toute bonne habitude, il est important de la mettre en place rapidement pour vite s’y acclimater. L’épargne précoce permet, en outre, de profiter des intérêts composés. En l’absence de retrait, les intérêts vont eux-mêmes générer des intérêts. C’est ce que l’on appelle « l’effet boule de neige ».
Il est également conseillé d’épargner régulièrement. Cela permet de « lisser » l’effort d’épargne dans le temps. Il est plus indolore (et moins risqué) de mettre de côté 100 euros par mois, plutôt que 1 200 euros une fois par an. Cette épargne régulière est tout particulièrement pertinente lorsque l’on investit dans des actions, dont les cours de Bourse ne cessent d’évoluer à la hausse ou à la baisse.
Enfin, il est important de diversifier son épargne. Une femme doit veiller à investir sur différentes classes d’actifs, comme par exemple l’immobilier, les actions ou encore les obligations (des dettes émises par des entreprises ou des États). En ne mettant pas « tous ses œufs dans le même panier », elle pourra limiter les risques de moins-value, tout en augmentant le potentiel de rendement de son épargne.